Qu’est ce que la loi pacte ?

Le projet de loi PACTE, présenté le 18 juin en Conseil des ministres, comporte au total 70 articles. Parmi ces mesures, dix d’entre elles sont particulièrement emblématiques et démontrent la volonté de mieux financer les entreprises et de les rendre plus justes, plus libres et plus innovantes.

Parmi ces 70 articles, plusieurs réformes concernent l’épargne salariale, l’actionnariat salarié, l’épargne retraite, l’assurance vie et les fonds euro-croissance ainsi que les titres émis par les plateformes de crowdfunding.

Concernant le crowdfunding

Le plan d’épargne en actions PME (PEA-PME) sera renforcé en rendant éligibles les titres émis dans le cadre du financement participatif .

Épargne salariale

  • Le forfait social sera supprimé sur les sommes versées au titre de l’intéressement pour les entreprises de moins de 250 salariés.
  • Pour les entreprises de moins de 50 salariés, il sera également supprimé  sur l’ensemble des versements d’épargne salariale. (intéressement, participation et abondement de l’employeur sur un plan d’épargne salariale)
  • Des accords-types négociés au niveau de la branche et adaptés au secteur d’activité, faciliteront le déploiement de ces dispositifs dans les PME. Ces modèles simplifiés d’accords seront mis en ligne sur le site du ministère du Travail. Les PME qui ne disposent pas de services juridiques spécialisés pourront opter pour l’application directe de l’accord-type négocié au niveau de la branche.
  • Le conjoint du chef d’entreprise lié par un PACS, et qui dispose du statut de conjoint collaborateur ou associé, pourra bénéficier de l’intéressement, de la participation et de l’épargne salariale. Comme c’est le cas aujourd’hui dans le cadre d’un mariage.

 

Épargne retraite

  • Toutes les règles relatives à l’âge et aux modalités de déblocage de l’épargne retraite, à l’information des épargnants sur leurs droits, ainsi qu’à la gestion financière de ces encours seront partagées par trois produits. ٚUn produit individuel succédant au PERP/Madelin (avec le maintien d’un régime fiscal adapté pour les travailleurs non-salariés). ٚ Deux produits collectifs (un produit universel comme le PERCO. Et un produit qui peut-être ciblé sur certaines catégories de salariés comme l’article 83).
  • L’épargne accumulée sera intégralement portable d’un produit à l’autre, afin de faciliter la mobilité de chacun. Le transfert sera gratuit si le produit a été détenu pendant 5 ans. Dans le cas contraire, les frais de transfert ne pourront excéder 3 % de l’encours.
  • La possibilité de déduire de l’assiette de l’impôt sur le revenu les versements volontaires des épargnants sera généralisée à l’ensemble des produits de retraite supplémentaire. Cette déduction se fera dans la limite des plafonds existants (généralement 10 % des revenus professionnels).
  • Les épargnants pourront facilement changer de prestataire d’épargne retraite en cours de vie du produit.
  • Les épargnants bénéficieront d’une souplesse accrue dans l’utilisation de leur épargne. La sortie en capital sera autorisée pour les encours constitués à partir de versements volontaires ou issus de l’épargne salariale (intéressement, participation et abondements employeurs). Au-delà des cas de déblocages de l’épargne autorisés à la suite d’un accident de la vie, le retrait sera possible pour l’achat d’une résidence principale, lorsque les versements proviennent de l’épargne salariale ou de versements volontaires des épargnants.
  • La gestion pilotée des encours d’épargne retraite permettra d’orienter cette épargne vers l’économie productive, pour offrir de meilleurs rendements aux futurs retraités.

Actionnariat salarié dans les sociétés à capitaux publics

  • Les offres réservées aux salariés (ORS) seront désormais obligatoires dans le cadre de cessions de participations, par l’État, dans des entreprises non cotées, et de cessions par l’État, dans des entreprises cotées, en gré à gré. Elles restent obligatoires dans le cas de cessions, par l’État, de participations dans des entreprises cotées sur les marchés financiers. Le principe d’un rabais pris en charge par l’État sera introduit dans le cadre des privatisations. Cela ne concernera que les « cessions significatives ».
  • Les règles de mises en œuvre et l’introduction de la possibilité de prise en charge par l’État d’une partie des frais d’organisation
    de l’offre réservée aux salariés seront clarifiées.

Actionnariat salarié dans les entreprises privées

  • Pour toutes les entreprises de plus de 50 salariés, le forfait social sera abaissé à un taux de 10 % pour les abondements de l’employeur, lorsque le salarié investira dans les produits d’actionnariat salarié.
  • L’employeur pourra abonder unilatéralement un support d’investissement en actionnariat salarié dans un plan d’épargne entreprise (PEE). L’obligation pour un employé d’effectuer également un versement sera supprimée.
  • L’actionnariat salarié sera facilité pour les salariés de SAS. Aujourd’hui, les offres d’actions aux salariés dans les SAS ne sont possibles que pour un maximum de 149 salariés ou en exigeant un ticket minimal de 100 000 euros. Cette contrainte sera levée pour développer l’actionnariat dans ces entreprises.

Assurance-vie

Le fonds Eurocroissance sera modernisé afin de renforcer la contribution de l’assurance-vie au financement de l’économie et d’offrir de meilleurs potentiels de rendement aux assurés.